Tampons et serviettes : solutions alternatives
À l’origine d’un grand confort pour les
femmes, les protections jetables présentent un bilan écologique et
sanitaire moins satisfaisant.
Aujourd’hui, en France, seize millions de femmes de 13 à plus de 50 ans utilisent en moyenne 280 protections jetables par an (10 000 à 15 000 dans une vie), un marché de 359 millions d’euros (chiffres 2003). Résultat, des tonnes de déchets souvent évacués par les toilettes. Sans compter les emballages et les applicateurs. Par ailleurs, tampons et serviettes sont utilisés abusivement par les jeunes, en dehors des périodes de règles. Une occultation croissante du sang et des sécrétions féminines : publicités télévisées présentant du sang « bleu », suppression des règles avec une nouvelle pilule… Comment se réconcilier avec ce corps qui saigne?
Les protections jetables internes (tampons) sont apparues aux États-Unis dans les années 1930, le premier Tampax date de 1936. Il faudra attendre 1951 pour les voir arriver en France et 1960 pour la serviette périodique à usage unique. En 1980, se produit la première alerte sanitaire concernant les tampons : le syndrome du choc toxique (SCT), une maladie rare, grave, voire mortelle due à des toxines liées à la prolifération d’un staphylocoque doré. Cette pathologie a été associée à l’utilisation des tampons même si ce n’était pas la seule cause. Cela a conduit les industriels à indiquer des précautions d’utilisation, en particulier de ne pas garder un tampon plus de huit heures, ce qui est encore beaucoup trop.
En 1995, seconde alerte, à la dioxine cette fois : le processus de blanchiment au chlore laissait des traces de dioxine potentiellement cancérigène dans les tampons et les serviettes. Les protections jetables sont fabriquées à partir de coton, de rayonne ou des deux mélangés. La rayonne, autrefois fabriquée à partir de fibre de cellulose a longtemps été traitée au chlore. Ce blanchiment est désormais obtenu à l’aide de procédés à l’oxygène (totalement sans chlore). Cela permet aux fabricants d’assurer qu’il n’existe plus aucun danger et aux médecins de les suivre sur cette voie. Connaissant le nombre important de protections utilisées par les femmes tout au long de leur vie, le principe de précaution aurait dû s’imposer.
Aujourd’hui, la quantité massive de pesticides
dispersée sur les cultures de coton et l’utilisation de produits
synthétiques dans la composition des tampons et des serviettes
devraient retenir l’attention.
À quand plus de considération de la santé intime des femmes ?
Les solutions naturelles
Les tampons et les serviettes en Coton Biologique
de Natracare à base de coton certifié 100 % biologique, sont les seules
protections de ce genre sur le marché. Ils ne sont pas blanchis au
chlore et ne contiennent ni ingrédients synthétiques, telle que la
rayonne désormais totalement artificielle, ni additifs chimiques. Le
risque d’une exposition directe aux résidus de pesticides chimiques et
de traitements utilisés pour la culture du coton traditionnel est donc
absent. Le coût de ces produits est supérieur mais c’est une façon
d’investir dans sa santé. Le problème des déchets demeure mais au moins
ils sont biodégradables.
Les serviettes lavables, qui heureusement ne ressemblent pas à celles des années 1950, ont du succès auprès des femmes qui se soucient d’écologie. Ergonomiques, elles sont équipées de pressions ou de velcro. Proposées en différentes tailles, elles sont pour la plupart en coton ou en chanvre. Pour l’entretien, c’est moins facile. Il faut les rincer à l’eau froide avant de les mettre à la machine à laver car l’eau chaude cuit le sang, laissant des tâches indélibiles. Une contrainte que certaines femmes acceptent facilement mais qui semble moins évidente pour d’autres (Internet : www.lunapads. com).
La coupe menstruelle
Conseils d’alternative santé :
Des tampons soigneurs
Bérengère Arnal-Schnebelen, gynécologue
phytothérapeute à Bordeaux s’intéresse à Florgynal, un nouveau tampon,
protecteur et régulateur de la flore vaginale (vendu en pharmacie), et
déjà utilisé dans les pays scandinaves. Il contient des lactobacilles
naturels qui rééquilibrent la flore, reconstituant l’état physiologique
naturel du vagin. Il est destiné aux femmes qui présentent des pertes
ou irritations vaginales.
Il y a trente ans, en cas de mycoses à
répétition, les groupes santé femmes préconisaient de se placer du
yaourt (composé de lactobacilles) dans le vagin pour le réensemencer. «
Ces tampons sont donc intéressants à utiliser en complément d’un
traitement sur quatre à six cycles selon les cas. Par ailleurs, il est
important de rappeler aux femmes que la toilette intime ne doit être ni
une désinfection ni un décapage. Elle doit être essentiellement
externe, réalisée à la main sans utiliser de gant, véritable réservoir
à germes. On peut prévoir, à la rigueur, une irrigation à l’eau tiède à
la fin des règles ».
Conseils identiques de Rina Nissim,
naturopathe Suisse, qui s’inquiète même des conséquences sur la santé
de la nouvelle mode qui consiste à s’épiler :
« Les poils
formaient une sorte de coussinet qui facilitait la circulation d’air et
évitait le contact direct avec serviettes, protège-slips, etc. »
Précautions d’utilisation :
1. Ne pas utiliser de tampons ou de serviettes
en dehors des règles afin de préserver la flore protectrice vaginale
qui aide à lutter contre les germes pathogènes.
2. Se laver les mains avant d’insérer ou d’enlever un tampon, ou la coupe menstruelle.
3. Changer de tampon toutes les trois à quatre heures ; la nuit, utiliser de préférence la coupe ou des serviettes.
4. Alterner tampons et serviettes hygiéniques.
5. Utiliser des tampons au taux d’absorbance le plus faible.
6. En cas d’infection sexuellement transmissible (IST), surtout ne pas utiliser de tampon.
7. Les éviter absolument en fin de règles, car ils absorbent aussi les sécrétions du vagin.
8. Ne jeter surtout pas les protections jetables, tampons et serviettes, dans les toilettes.
Perso j'ai opté pour les tampons Natracare, j'avoue que j'ai un peu peur de passer à la mooncup..
Mais peut-être qu'un jour je choisirais cette solution.
Et vous ?